In 1972, left-wing, Catholic writer and intellectual Jean Marie Domenach (1922-1997) spent several hours talking with Ivan Illich. At the time, Domenach was editor in chief of Esprit, a French literary and political journal that published Illich in the early 1970s and again in 2010. Their encounter, or at least, parts of it, was filmed for broadcast on French television and resulted in a 51-minute program.
We've just discovered that a French audio-visual archive -- L'Institute National de l'Audiovisuel (INA), which claims to be "the world's largest digital archive," holding, among other items, 3.5 million hours of radio and TV recordings -- is selling digitized copies of the program (in MP4/.avi format), for 3 Euros. The site offers a 5-minute preview at no charge. In it, or so we gather from a once-through interpreted with our miserable French, Illich explicates for Domenach the symbology of a classical-style garden statue that shows a woman -- the Virgin Mary? -- holding a spherical vessel of some kind. Much astronomical talk ensues.
UPDATE: A reader has kindly informed us that this video is viewable elsewhere on the Web, in its entirety, at no charge, right here.
We look forward to watching the full program, which touches on Illich's career, his reluctance to talk about religion, the founding of CIDOC, education and de-schooling, and more. The men address each other as friends.
"Quel est ton projet?" Domenach asks. What's your project?
Illich pauses for five long seconds, his face twitching slightly as if he is unsure what to say. And then, he raises his eyes to look at the camera (the two men are conversing on a garden bench, the cameraman standing) directly in the eye -- perhaps to address his future viewers or perhaps to make it clear he is aware of (and annoyed by?) the camera's presence and role as eavesdropper. He looks back at Domenach and says quietly, "I don't know."
"To study?"
"To live," Illich corrects him.
The INA's description of the program (and we quote):
C'est à l'occasion d'un voyage en France, que Jean Marie DOMENACH a pu s'entretenir quelques heures avec Ivan ILLICH. Voyageur infatigable en quête de justice, utopiste sans patrie "Déloyal à tout drapeau par conviction", Ivan ILLICH est tout le contraire d'un rêveur; son utopie est nourrie d'une expérience concrète qu'il a acquise au contact des pauvres et des paysans, dans les rues de New-York, avec les porto-ricains, puis en parcourant à pied l'Amérique du Sud et l'Afrique où il a appris à connaître "l'indignité de la misère". Evêque non conformiste, Ivan ILLICH a accepté d'être le fils d'une mère indigne - l'église décadente. Il trouve dans le message évangélique et l'amour du Christ "une raison de croire dans l'essentielle beauté de l'homme, même s'il est aujourd'hui gravement blessé". Si Ivan ILLICH s'est fait le prophète de la déscolarisation, c'est que pour lui "l'école enseigne à l'enfant qu'il a besoin de l'institution pour apprendre, et que l'éducation et le savoir sont devenus des marchandises dont l'école introjecte la capitalisation". A Guernavaca, au Mexique - son seul point fixe -, Ivan ILLICH a fondé une petite "République intellectuelle indépendante", le Centre d'Information et de Documentation - CIDUC. Dans cette université libre - qui survit en "vendant" de l'enseignement de la langue espagnole et où professeurs et étudiants viennent de partout s'informer et discuter sur les problèmes de l'Amérique latine -, Ivan ILLICH poursuit avec des amis, des analyses similaires à celles de l'éducation dans le domaine de la santé, de la vitesse et de l'habitation où les besoins interpersonnels ont également été transformés en marchandises.Toutes ces recherches s'inscrivent en effet dans un vaste projet: la nécessité "d'inverser les institutions", c'est à dire d'arrêter le mouvement qui spécialise, miniaturise et paralyse les hommes, de les inciter à retrouver une "convivialité humaine", une "disponibilité à la surprise par l'autre" qui sont le fondement de toute espérance. Ivan ILLICH ne souhaite pourtant pas un retour en arrière mais plutôt "l'instauration d'un monde technologique sans spécialistes , qui limite les bienfaits de la technologie au seul bien des peuples". Pour que notre civilisation technologique survive et que le "navire spatial terre" ne sombre pas, il est désormais nécessaire de fixer "non plus un minimum que tout le monde doit avoir, mais le maximum sur lequel tout le monde peut se mettre d'accord".
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